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Opéra/ Mady Mesplé (1931-2020) - Concert hommage - 26 juin 2020
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CRITIQUE
Le Théâtre du Capitole salue une dernière fois
la grande dame toulousaine de l’art lyrique français
C’est dans ce fameux Théâtre du Capitole dans lequel Mady Mesplé connut à de très nombreuses reprises des succès mémorables ayant marqués une génération entière de mélomanes, que s’étaient donnés rendez-vous quelques centaines de toulousains (pandémie oblige) pour lui rendre un vibrant hommage. Cet hommage ne pouvait être que lyrique. A ce titre, Christophe Ghristi avait donc réuni une poignée d’interprètes de haut vol venus chanter à la mémoire de celle qu’ils admiraient tous profondément.
Après une brève mais émouvante intervention du Directeur artistique du Théâtre du Capitole, place était faite au chant.
Comment ne pas débuter par cette forme musicale que la cantatrice toulousaine affectionnait par-dessus tout : la mélodie. Accompagnée au piano par Nino Pavlenichvili, Anaïs Constant interprète deux pages de Francis Poulenc : Montparnasse et le cycle des Métamorphoses. |

Anaïs Constant - Photo Patrice Nin - |
Puis c’est au tour de Stéphane Degout, avec la même pianiste, de nous « dire » au creux de l’oreille et avec quel charme et quelle sensualité, le célèbre Horizon chimérique de Gabriel Fauré. Un instant de bonheur suspendu qui nous rend d’autant plus impatients d’entendre son premier Onéguine sur cette même scène au tout début de l’année prochaine.
Mady Mesplé demeurera cependant dans l’Histoire comme une cantatrice ayant célébré les plus grandes pages lyriques de sa tessiture. Christophe Ghristi avait demandé à Miles Clery-Fox (piano), Sophie Koch et Céline Laborie d’interpréter un extrait du Prologue d’Ariadne auf Naxos de Richard Strauss (Duo du Compositeur et de Zerbinetta, Air du Compositeur) rappelant au passage combien la Zerbinetta de Mady Mesplé fut l’une des plus célèbres de son temps.
Un autre Richard était inscrit au programme : Wagner. Les intimes de Mady Mesplé savent combien elle aurait aimé chanter le Magicien de Bayreuth. Christophe Ghristi a convié Catherine Hunold à faire s’élever dans ce temple de l’art lyrique rien moins que la Mort d’Isolde, ce chant d’amour et de mort dans lequel la belle princesse irlandaise va rejoindre à jamais son Tristan adoré. Superbement accompagnée par Robert Gonnella, ce fut encore une fois un intense moment d’émotion.
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Nino Pavlenichvili et Stéphane Degout - Photo Patrice Nin - |
Autre clin d’œil musical, Christophe Larrieu, seul, est venu nous jouer, et avec quelle délicatesse, le célèbre Bal fantôme de Francis Poulenc, en fait le Nocturne N°4 en ut mineur. L’émotion va atteindre son acmé avec l’œuvre clôturant la soirée : le Requiem de Gabriel Fauré. Sur scène : Nino Pavlenichvili, Stéphane Degout et Anaïs Constant. Aligné dans les rangs du Paradis et sous la direction d’Alfonso Caiani, le Chœur du Capitole. Ce sublime effet de spatialisation en aura ému plus d’un. Le chœur final In Paradisium ne porta jamais aussi bien son nom. Et quelle interprétation !
Un magnifique hommage, bien mérité, mais qui eut aussi l’avantage de réouvrir la salle capitoline fermée depuis de longs mois et qui ne reviendra lever son rideau, si tout va bien, qu’en septembre. Pour l’heure et grâce, si l’on peut dire, à Mady Mesplé, les voûtes capitolines sont revenues résonner des plus beaux accents, nous rappelant dans cette communion et cette ferveur combien le spectacle vivant était indispensable à nos âmes. Artistes et public confondus.
Robert Pénavayre
Article mis en ligne le 27 juin 2020
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infos |
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Renseignements concernant le Théâtre du Capitole :
www.theatreducapitole.fr
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