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Opéra/ Théâtre du Capitole - Mam'zelle Nitouche - Hervé -
12 mail 2019
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CRITIQUE
Une débauche de couleurs et d’énergie
Saluons comme il convient le retour du chef-d’œuvre d’Hervé sur la scène du Capitole après plus d’un demi-siècle d’absence. Fort d’un excellent livret, en partie autobiographique, signé d’Albert Millaud et de l’inoxydable Henri Meilhac, et d’une partition qui fleure bon cette fin de siècle prompte à s’amuser et à oublier le désastre de 1870, ce vaudeville–opérette en 3 actes nous plonge au cœur de ces temps heureux durant lesquels Hervé et Offenbach rivalisaient à un rythme incroyable au travers de créations échevelées et... un brin grivoises.
Fruit d’une coproduction associant de nombreux théâtres lyriques et créée à Toulon en 2017, cette Mam’zelle Nitouche nous arrive dans une mise en scène, des costumes, des décors et des maquillages signés Pierre-André Weitz. Les multiples situations nous sont exposées au moyen d’un plateau tournant réclamant une maîtrise parfaite des équipes techniques. Avec une habileté diabolique, les costumes changent sans la moindre inflexion du rythme. Si parfois le ton flirte avec celui d’un certain comique troupier, sujet oblige, la coloration générale est bon enfant même si à l’envi un peu leste, sujet oblige encore. Tout cela bouge, chante, danse, se bouscule, court, c’est un tourbillon qui rend justice au style vaudevillesque. |

Au centre, Lara Neumann (Mam’zelle Nitouche) - Photo Patrice Nin -
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Sous la direction musicale de Christophe Grapperon, un plateau sympathique s’en donne et nous en donne à cœur joie. Lara Neumann (Nitouche) et Flannan Obé (Fernand) imposent scéniquement leurs personnages avec entrain et conviction. Matthieu Lécroart, dans le double rôle de Célestin et Floridor, se distingue par un beau baryton parfaitement projeté et un engagement scénique hilarant. Saluons également l’ensemble de la nombreuse troupe mobilisée pour ce spectacle tant sa qualité jusqu’au plus petit rôle, mais y en a-t-il (?), est à souligner. Pour ses débuts sur la scène du Théâtre du Capitole, Olivier Py endosse trois rôles, dont deux travestis, c’est un peu sa spécialité : La Supérieure et Corinne, deux rôles dans lesquels il se déchaine littéralement, quitte à en faire des tonnes et au mépris parfois de l’intelligibilité du texte, nous retiendrons plutôt le troisième rôle, court certes, mais ici porté à des sommets de finesse et de drôlerie pathétique, celui de Loriot dont les couplets sont certainement ici et avec lui l’un des sommets du spectacle. Successeur lointain de l’ineffable Léonce qui le créa, Olivier Py n’est certainement pas très loin d’un regard proche de l’authentique.
Comment terminer sans citer la magistrale intervention du chœur masculin au 3ème acte ! Leurs voix chaudes, rondes, puissantes, disciplinées, furent une invitation à rêver… Félicitations à eux et à leur directeur Alfonso Caiani.
Chaleureusement applaudi, ce spectacle, mais est-il besoin de le rappeler encore et encore, montre bien l’attachement du public au genre lyrique léger, dit « opérette ». Un attachement indéfectible à travers le temps.
Robert Pénavayre
Article mis en ligne le 16 mai 2019
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infos |
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Renseignements concernant les distributions, les dates et les réservations :
www.theatreducapitole.fr
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Représentations jusqu'au 19 mai 2019
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