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Opéra/ Théâtre du Capitole - Lucrezia Borgia - Gaetano Donizetti
24 janvier 2019
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CRITIQUE
Le retour en majesté d’Annick Massis
L’attention, l’émotion, l’attente, l’excitation, tout cela était palpable en ce 24 janvier 2019 au Théâtre du Capitole. Plusieurs raisons : l’entrée au répertoire de cette institution lyrique d’une œuvre de Gaetano Donizetti, Lucrezia Borgia, le retour d’Annick Massis sur notre scène et le suspense de sa prise de rôle. Nous connaissons par cœur ses Philine, Ophélie et autre Lucia, mais voilà que Christophe Ghristi fait le pari de lui offrir une reine à l’image de Stuarda et Bolena.
Sous les ovations d’un public déchaîné, le suspense s’est achevé en triomphe. Il faut dire que la scène finale qu’Annick Massis nous a interprétée est de celle que le public n’est pas près d’oublier.
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Fleurissant sa ligne de chant de mille ornementations périlleuses, elle donne au désespoir de Lucrezia devant le corps inanimé de son fils des accents de véritable tragédienne. Imposant sa présence sur scène dès son entrée dans le Prologue, elle possède cette aura majestueuse qui donne tout son poids dramatique à cette fille des Borgia. Un style châtié et une musicalité hors pair finissent de composer un portrait global de très grande tenue. Remplaçant Roberto Scandiuzzi initialement prévu, c’est la basse allemande Andreas Bauer Kanabas qui l’affronte en Alfonso d’Este. Sans pour autant donner toutes leurs finesses aux vocalises de son rôle, cette basse fait valoir, en plus d’un fort tempérament dramatique, un organe bien timbré doté d’une puissance de feu qui explique bien son répertoire flirtant souvent avec les opéras wagnériens.
Le ténor turc Mert Süngü se sort avec les honneurs du public du rôle de Gennaro, sans pour autant laisser un souvenir indélébile. Dans l’emploi travesti de Maffio, la mezzo Eleonora Pancrazi donne le meilleur de son chant dans un registre aigu parfaitement accroché. Souvent dominée par l’orchestre dans son médium et son grave, elle n’a pu donner toute son ampleur à un personnage finalement important dans cet opéra. Saluons parmi les nombreux autres rôles de cette œuvre, le Gubetta luxueux de Julien Véronèse. Sous la direction musicale il faut bien reconnaître peu convaincante et peu lisible en termes de tempi du jeune Giacomo Sagripanti, et avec l’appui toujours aussi précieux du chœur du Capitole sous la direction d’Alfonso Caiani, cet opéra fait son entrée au Théâtre du Capitole dans une production du Palau de les Arts Reina Sofia de Valence où elle fut créée en 2017. Nous en retiendrons surtout un habile et agréable décors mouvant propre à renvoyer les voix dans la salle signé Llorenç Corbella, la mise en scène d’Emilio Sagi se révélant ici assez sommaire avec trop de situations convenues face au public. Mais nous le savons, l’essentiel dans le bel canto se situe ailleurs… Et pour Annick Massis,
Robert Pénavayre
Article mis en ligne le 26 janvier 2019
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infos |
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Renseignements concernant les distributions, les dates et les abonnements :
www.theatreducapitole.fr
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Représentations :
du 24 janvier au 3 février 2019
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