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Opéra/ Théâtre du Capitole - Concert du Chœur du Capitole
27 juin 2018
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CRITIQUE
Clôture triomphale !
Tout arrive, y compris la fin de la présente saison au Théâtre du Capitole. En ce 27 juin, il s’agissait plus précisément du dernier concert du Chœur de cette illustre maison. Soirée particulièrement intéressante car composée de manière très habile par Alfonso Caiani, directeur de cette phalange ainsi que de la Maîtrise du Capitole, présente également sur scène.
Au programme, une magnifique découverte : la Misa a Buenos Aires, plus communément appelée Misatango, une œuvre originale du compositeur argentin Martin Palmeri, né en 1965, créée en 1996. Conjuguant avec une incroyable virtuosité un langage musical classique à des rythmes latinos, dont le tango évidemment, cette œuvre déroule ainsi, du Kyrie introductif à l’Agnus Dei final, tous les épisodes de la liturgie catholique. Puissamment évocatrice, la direction d’Alfonso Caiani transporte chœur, musiciens (ceux de l’Orchestre de chambre de Toulouse), pianiste (Edwige Geoffroy) bandonéoniste (envoûtant Davide Vendramin) et soliste vocal (Eléonore Pancrazi, mezzo) dans un univers tout à la fois sacré, folklorique et populaire. Une longue ovation est venue saluer cette interprétation qui, pour beaucoup, fut une découverte passionnante. |

Alfonso Caiani dirige le Chœur du Capitole de Toulouse - Photo Patrice Nin -
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Afin de nous amener en douceur vers le répertoire italien qui allait clore cette soirée, Alfonso Caiani nous fait tout d’abord faire un voyage sur des rythmes ibériques signés Amadeo Vives (chœur des Romantiques extrait de la zarzuela Dona Francisquita), puis c’est le Maîtrise qui s’empare avec une maestria pleine de fougue du célèbre Chœur des enfants du 1er acte de la Carmen de Bizet. Vient ensuite la non moins célèbre Habanera, extraite du même ouvrage, chantée ici par Eleonora Pancrazi. Arrêtons-nous un moment sur cette interprétation. Certes, cette jeune cantatrice corse, à l’orée de la trentaine, n’a pas encore abordé le rôle sur scène. Et c’est plus prudent. Mais ce qui frappe de suite chez cette ajaccienne, c’est sa musicalité et l’homogénéité des registres. Bien sûr les conditions n’étaient pas les mêmes, mais, en même temps, l’interprétation de cette page nous amène à des années-lumière de celle de Clémentine Margaine sur cette même scène en avril dernier. Il y a chez cette mezzo une élégance, un respect du mot et des notes, une virtuosité aussi, qui augurent bien de sa prise de rôle prochaine au Capitole de Maffio Orsini dans une Lucrezia Borgia très attendue.
Le moment était alors venu de passer au répertoire transalpin. Il en est ainsi du magnifique chœur précédant l’entrée de Norma au 1er acte de l’opéra de Bellini, suivi ce soir du Patria oppressa du Macbeth de Verdi et, enfin, du gigantesque Ave Signor du Prologue de Mefistofele de Boito. Ici encore, il convient de s’arrêter pour souligner plusieurs choses dont la moindre n’est pas la splendeur de la phalange capitoline, sa rondeur, sa couleur, sa dynamique, sa discipline aussi. Un bonheur de tous les instants. Mais ce n’est pas tout. Comment ne pas saluer la direction d’Alfonso Caiani, certes ici au cœur de son ADN, mais quel style, quelle ampleur de phrasé, quelle émotion ! Une émotion que nous n’avions pas eue lors des représentations de Macbeth sur cette même scène il y a quelques semaines à peine, sous la direction brutale de Michele Gamba. Devant la tempête d’applaudissements qui suit la fin du programme officiel, Alfonso Caiani fait un cadeau, attendu sinon espéré, par le public : le Va pensiero du Nabucco de Verdi. Résultat, une ovation telle que c’est alors au tour d’Eleonora Pancrazi de revenir et de nous bisser la Habanera de la torride gitane.
Une de ces soirées magnétiques dans lesquelles des artistes installent une rare et mystérieuse communion avec un public qui ne demande qu’à être émerveillé.
Robert Pénavayre
Article mis en ligne le 30 juin 2018
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infos |
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Renseignements concernant les distributions, les dates et les abonnements :
www.theatreducapitole.fr
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