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Festival de la Vézère
41ème édition
06/07 au 16/08/2022 |
Festival Castell Peralada
Présentation
08/07 au 06/08/2022 |
Toulouse les Orgues
Les Quartiers d'été
11/07 au 17/09/2022 |
Piano aux Jacobins
43ème édition
09 au 30/09/2022 |
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Critiques |
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Festival de la Vézère
41ème édition
Cosi fan tutte
W.A. Mozart
06/08/2022 |
Festival de la Vézère
41ème édition
Tosca - G. Puccini
05/08/2022 |
Festival Castell Peralada
Nabucco
Giuseppe Verdi
30/07/2022 |
Festival Castell Peralada
Hadrian
Rufus Wainwright
29/07/2022 |
Festival de Toulouse
Concerts sous les étoiles
Théotime Langlois de
Swarte, violon
Justin Taylor , clavecin
21/07/2022 |
Toulouse les Orgues
Les Quartiers d'été
11/07/2022 |
Festival de Toulouse
Concerts sous les étoiles
10 et 12/07/2022 |
Festival Castell Peralada
Bayerisches Staatsballett
08 et 09/07/2022 |
Passe ton Bach d'abord
14ème édition
10, 11 et 12/06/2022 |
Camon en Musiques
5ème édition
14/05/2022 |
Toulouse les Orgues
26ème édition
05 au 17/10/2021 |
Passe ton Bach d'abord
13ème édition
24, 25 et 26/09/2021 |
Piano aux Jacobins
Alexandre Kantorow
14/09/2021 |
Piano aux Jacobins
Simone Dinnerstein
08/09/2021 |
Festival de Prades
Les Sacqueboutiers
10/08/2021 |
Festival de la Vézère
Don Giovanni
Wolfgang Amadeus Mozart
Carmen
Georges Bizet
07 et 08/08/2021 |
Opéra des Landes
Pelléas et Mélisande
Claude Debussy
18/07/2021 |
Camon en Musiques
4ème édition
17 au 19/04/2021 |
Toulouse les Orgues
25ème édition
Concert de la Loge
Benjamin Alard, orgue
18/10/2020 |
Piano aux Jacobins
41ème édition
David Kadouch
23/09/2020 |
Piano aux Jacobins
41ème édition
Bertrand Chamayou
09/09/2020 |
Toulouse les Orgues
25ème édition
Raconte-moi l'orgue
26/08/2020 |
Toulouse les Orgues
24ème édition
1er au 13/10/2019 |
Piano aux Jacobins
40ème édition
Boris Berezovski
30/09/2019 |
Piano aux Jacobins
40ème édition
Elisabeth Leonskaja
25/09/2019 |
Piano aux Jacobins
40ème édition
David Fray
18/09/2019 |
Piano aux Jacobins
40ème édition
Nicholas Angelich
17/09/2019 |
Piano aux Jacobins
40ème édition
Nelson Goerner
12/09/2019 |
Piano aux Jacobins
40ème édition
Christian Zacharias
Alexandre Kantorow
05 et 06/09/2019 |
Festival de la Vézère
Madame Butterfly
G. Puccini
10/08/2019 |
Festival de la Vézère
L'Italienne à Alger
G. Rossini
09/08/2019 |
Festival Castell Peralada
El Quijote del Plata
26/07/2019 |
Passe ton Bach d'abord
12ème édition
07, 08 et 09/06/2019 |
Toulouse les Orgues
Jour de fête
Michel Bouvard
Christophe Coin
12/10/2018 |
Toulouse les Orgues
L'Amour divin
Le Rapt invisible
03/et 04/10/2018 |
Piano aux Jacobins
Bertrand Chamayou, piano
Elodie Sicard, danse
19/09/2018 |
Piano aux Jacobins
Steven Osborne
14/09/2018 |
Piano aux Jacobins
Alexandre Tharaud
12/09/2018 |
Piano aux Jacobins
Nicolas Horvath-Moondog
08/09/2018 |
Piano aux Jacobins
Joseph Moog 06/09/2018 |
Piano aux Jacobins
Joaquín Achúcarro
05/09/2018 |
Festival Castell Peralada
Amore
Svetlana Zakharova
13/08/2018 |
Festival de la Vézère
La Chauve-Souris
Johann Strauss fils
11/08/2018 |
Festival de la Vézère
L'Enlèvement au Sérail
Wolfgang Amadeus Mozart
10/08/2018 |
Festival Castell Peralada
Récital Javier Camarena
29/07/2018 |
Festival Castell Peralada
Récital Jonas Kaufmann
28/07/2018 |
Festival Castell Peralada
Thaïs, Jules Massenet
27/07/2018 |
Toulouse d'été
15ème édition
18, 19 et 20/07/2018 |
Passe ton Bach d'abord
11ème édition
01/06 au 03/06/2018 |
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Festivals/ Piano aux Jacobins - 40ème festival
Nicholas Angelich - 17 septembre
2019 |
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CRITIQUE
Nicholas Angelich, du grand piano
Les grands noms du clavier se succèdent dans le légendaire cloître des Jacobins qui héberge la 40ème édition du prestigieux festival international. Avec le retour du plus français des pianistes américains, son niveau artistique flirte avec les cimes. Né aux Etats-Unis, formé en grande partie en France, Nicholas Angelich mène une carrière d’une impressionnante authenticité. Ses splendides contributions discographiques comme ses apparitions assez régulières à Toulouse confortent à chaque fois l’impression que ce musicien précieux trace son sillon avec sérieux et profondeur.
Pour cette nouvelle intervention dans la salle capitulaire des Jacobins, Nicholas Angelich a imaginé un programme original et astucieux qui associe deux compositeurs aux styles très différents, Sergueï Prokofiev et Johannes Brahms, mais dont les œuvres abordées ici possèdent en commun une forme musicale fragmentée, un peu à la manière d’un puzzle.
C’est bien le cas des Visions fugitives, de Prokofiev, qui ouvrent la soirée sur cette œuvre rare au concert, complexe et si suggestive. Cet opus 22 n’est en effet que très peu joué dans son intégralité. La plupart des interprètes « butine » suivant leur humeur dans cette riche moisson d’émotions.
Ce cycle de vingt pièces brèves, composé entre 1915 et 1917, trouve son inspiration dans deux vers du poète russe symboliste Constantin Balmont : « Dans chaque vision fugitive je vois des mondes / Pleins de jeux changeants et irisés. » Comme l’écrit le compagnon d’études de Prokofiev, Nikolaï Miaskovsky, cette succession d’états d’âme du compositeur évoque « Un inventaire psychique de ses émotions intimes ». |
Nicholas Angelich - Photo Classictoulouse - |
Nicholas Angelich aborde la première pièce, notée Lentement, comme un prologue mystérieux et énigmatique. Le même climat étrange imprègne la deuxième. Suit alors une succession d’évocations contrastées, parfois douces et rêveuses, parfois ironiques avec un zeste de tendresse… L’interprète déploie ici une impressionnante variété de touchers, une imagination de chaque instant. Son mode d’expression couvre une gamme infinie de nuances, une large palette de couleurs comme s’il s’agissait d’images ou de tableaux miniatures d’un peintre inspiré. Une énergie constante imprègne l’ensemble sans jamais sombrer dans la violence.
Avec les 10 pièces pour piano opus 75, du même Prokofiev, transcrites par le compositeur lui-même de son ballet Roméo et Juliette , le propos est tout autre. Le ballet, fondé sur la pièce éponyme de William Shakespeare, fut composé en 1935, peu après le retour du compositeur en Union soviétique. Sa création eut lieu en Tchécoslovaquie, en 1938, loin du pouvoir culturel et politique soviétique défavorable au sujet. Le compositeur en tira deux suites symphoniques la même année, puis une troisième en 1944. Réalisée également par Prokofiev, la suite pour piano rassemble dix numéros d’une beauté et d’une intensité dramatique extrêmes. L’interprète en exalte la substance tragique de l’intrigue. S’il n’essaie pas d’« imiter » l’orchestre original (il s’agit bien ici d’une œuvre pour piano) les couleurs les plus contrastées émanent de son jeu. La mort programmée voisine avec la grâce des épisodes évoquant Juliette. Le final Roméo et Juliette avant la séparation revêt ici une intensité bouleversante.
La seconde partie de la soirée ménage un contraste saisissant. Nicholas Angelich investit son impeccable technique, sa musicalité et sa conviction dans les Variations et fugue sur un thème de Haendel, de Johannes Brahms. Ce compositeur semble réunir toutes les caractéristiques qui correspondent aux qualités fondamentales du jeu de son interprète. Intensité d’un toucher de poids et pourtant sans lourdeur, clarté lumineuse de la polyphonie, équilibre quasi-parfait des deux mains. Mais, et peut-être surtout, une imagination qui lui permet de bénéficier ici aussi d’une palette de couleurs sans limite. Les 25 variations qui se succèdent explorent tout l‘éventail des expressions possibles. Le pianiste expose le thème original avec la richesse de l’ornementation qui le relie à la période baroque. Dans le déroulement général, la dentelle subtile de certaines variations succède ou précède la tempête, ou parfois la jubilation. La fugue finale résonne comme un monument. Nicholas Angelich, tel un maître-architecte, y construit un édifice d’une impressionnante grandeur. De la très belle ouvrage, amplement ovationnée par le public fasciné !
Il ne faut pas moins de trois bis pour calmer l’enthousiasme. Deux pièces de Chopin, une Mazurka et une Valse (la fameuse en ré bémol majeur op. 64 n°1, dite Du petit chien) précèdent la première des Scènes d’enfants (Kinderszenen), de Robert Schumann. La douceur et la grâce referment ce voyage en pays conquis.
Serge Chauzy
Article mis en ligne le 18 septembre 2019 |
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