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Musique en Dialogue aux
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Musique en Dialogue aux
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A bout de souffle
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Tugan Sokhiev, direction
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Grands Interprètes
Nelson Freire, piano
05/06/2019 |
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25/05/2019 |
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20/05/2019 |
Orchestre du Capitole
Ben Gernon, direction
Louis Schwizgebel, piano
18/05/2019 |
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Concerts/ Grands Interprètes /
Nelson Freire, piano - 5 juin 2019 |
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CRITIQUE
Le voyage musical de Nelson Freire
Le 5 juin dernier, la saison Grands Interprètes s’achevait sur un récital prestigieux, celui de l’un des musiciens habitués favoris de la belle série. Le grand pianiste brésilien Nelson Freire présentait à la Halle aux Grains un programme en forme de parcours ouvert et varié. De Scarlatti à Chostakovitch, de Beethoven à Chopin, de Brahms à Paderewski, le répertoire de Nelson Freire ne connaît pas de limite.
Musicien avant d’être pianiste, Nelson Freire n’en a pas moins gravi toutes les étapes menant aux récompenses internationales les plus prisées, comme le Premier Grand Prix du Concours International 1964 « Vianna da Motta » de Lisbonne ou la Médailles d’Or « Dinu Lipatti » à Londres. Il est l’invité des plus prestigieuses formations symphoniques du monde (Philharmonique de Berlin, Gewandhaus de Leipzig, Concertgebouw d’Amsterdam…) et s’est produit avec de grands chefs comme Pierre Boulez, Riccardo Chailly, Myung-Whun Chung…
Ce 5 juin, Nelson Freire imagine un programme proche de ceux que les grandes légendes du piano du XXème siècle avaient coutume de présenter. Une farandole de pièces diverses, de Scarlatti à Chostakovitch trace un itinéraire « éclaté » qui ne manque pourtant pas d’une certaine logique
Une particulière générosité caractérise la sonorité de son toucher. Pour Nelson Freire, le piano est un instrument plus mélodique ou même vocal que percussif. Ceci se manifeste dès les premières mesures des deux courtes pièces de Domenico Scarlatti qui ouvrent le concert. Tout en enchaînant les Sonates en ré mineur K 64 et si mineur K 377, deux des 555 sonates répertoriées du compositeur, le jeu se fait fluide et parfois tendre. Le pianiste ne cherche pas ici à imiter le clavecin pour lequel ces sonates sont écrites. Au-delà de quelques discrets accrochages qui font du musicien un être humain, la conduite de ces miniatures reste lumineuse.
Avec la Sonate n° 14, dite Clair de lune, de Beethoven, le pianiste aborde le grand répertoire romantique. La poésie quelque peu magique de l’Adagio sostenuto initial cède la place à un Allegretto aux couleurs étranges. C’est un final haletant, tragique qui conclut cette partition qui illustre bien le titre que Beethoven lui a attribué de « Sonata quasi una Fantasia ». |

Nelson Freire lors de son récital à la Halle aux Grains
- Photo Classictoulouse - |
La première partie s’achève sur une des dernières productions de Brahms, ses Quatre Klavierstücke de l’opus 119, son testament musical auquel le compositeur conférait le titre de « Berceuse de mes douleurs ». Nelson Freire souligne avec pudeur toute la palette des affects qui caractérisent chacune des quatre pièces. Du doute qui affecte l’Adagio initial, il conduit vers la vigueur de l’Allegro resoluto final, comme un dernier regard vers la jeunesse perdue.
La seconde partie réunit des compositeurs d’Europe de l’Est et quelques raretés. C’est notamment le cas des Trois Danses Fantastiques opus 5 du tout jeune Chostakovitch. Âgé d’à peine dix-sept ans lors de leur création, le compositeur en devenir possède déjà une forte personnalité et sa musique y déploie les éléments caractéristiques de son style. L’ironie, la fantaisie, le double langage s’y manifestent déjà. La première de ces brèves pièces exhibe un sarcasme que l’interprète assume sans aller néanmoins jusqu’à la caricature. Le dernier volet souligne même le burlesque qui évoque certains films muets de l’époque, films que Chostakovitch accompagnait d’ailleurs de son talent de pianiste. La découverte vaut largement le détour !
C’est également le cas du Nocturne en si bémol majeur de l’un des grands virtuoses du clavier de la fin du XIXème siècle et du début du XXème, le Polonais Ignacy Jan Paderewski. Aussi connu pour ses activités politiques que musicales, le compositeur a d’ailleurs été éclipsé par le pianiste « broyeur d’ivoire ». Et c’est regrettable ! Extrait du cycle intitulé Miscellanea, ce Nocturne possède un lyrisme touchant et personnel, à mi-chemin entre Chopin et Rachmaninov. Nelson Freire en délivre la fraicheur nostalgique avec toute la sensibilité de son expression.
L’ultime étape de ce voyage navigue en terre connue, puisqu’elle se décline autour de l’œuvre de Frédéric Chopin, l’un des compositeurs de chevet de Nelson Freire. Ses enregistrements, notamment celui de l’intégrale des Nocturnes, font office de références modernes. L’interprète choisit ici de réunir une Polonaise, un Impromptu, deux Mazurkas et la troisième des Ballades. Le grand style, sans affectation ni complaisance, s’y déploie comme naturellement. A la fierté et la dignité de la Polonaise opus 26 n° 1 succède la fluidité digitale de l’Impromptu opus 36 dans lequel se manifeste peu à peu un héroïsme profond. Un sens délibéré de la danse s’exhale des deux Mazurkas, opus 33 n° 4 et opus 17 n° 4 qui s’enchaînent avec panache.
La transparence mélodique de la Ballade n° 3 n’a pas de secret pour l’interprète qui en explore toutes les nuances avec une sensibilité toujours en éveil et néanmoins exempte de tout sentimentalisme. La continuité du discours en forge l’unité expressive. Le pianiste semble réaliser ici une véritable synthèse du style de Chopin qui va à l’essentiel.
L’accueil chaleureux du public obtient du grand musicien une série de trois bis dans la ligne ouverte du programme officiel, comme pour explorer de nouveaux territoires. Après la latinité chaloupée de Tango d’Isaac Albéniz, l’opus 65 n° 6 extrait des Pièces lyriques du Norvégien Edvard Grieg illustre un « Jour de Noces à Troldhaugen ». Et c’est avec l’incontournable « Ballet des ombres heureuses » extrait d’Orphée et Eurydice de Gluck, dans la transcription de Sgambati, véritable signature, que Nelson Freire conclut ce beau voyage.
Serge Chauzy
Article mis en ligne le 7 juin 2019 |
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infos |
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Renseignements et locations :
61, rue de la Pomme,
31000
Toulouse,
tél : 05 61 21 09 00. |
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Programme du concert donné le 5 juin à 20 h à la Halle aux Grains de Toulouse
* D. Scarlatti
- Sonate en ré mineur L.58
- Sonate en si mineur K.377
* L. van Beethoven
- Sonate n°14, en ut dièse mineur, Clair de lune, op. 27 n°2
* J. Brahms
- 4 Klavierstücke op. 119
* D. Chostakovitch
- Trois Danses Fantastiques, op. 5
* I. Paderewski
- Nocturne op. 16, n°4
* F. Chopin
- Polonaise, op. 26 n° 1
- Impromptu, en fa dièse mineur, op. 36
- Mazurka, en si mineur, op. 33 n° 4
- Mazurka, en la mineur, op. 17 n° 4
- Troisième Ballade en la bémol majeur, op. 47
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Les saisons musicales
lyrique et
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