Annonces |
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Clefs de Saint-Pierre
Elégance Française
30/04/2018 |
Dialogue aux Carmélites
Saison 2018
Présentation 20/03/2018 09/06 au 23/09/2018 |
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Critiques |
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Orchestre du Capitole
Stanislav Kochanovsky,
direction
Sergey Khachatryan,
violon
20/04/2018 |
Orchestre L'Enharmonie
Serge Krichewsky, dir.
Philippe Monferran, piano
14/04/2018 |
Toulouse Wind Orchestra
Alexandre Jung, direction
Sophie Dartigalongue,
basson
13/04/2018 |
Arts Renaissants
Quintette à cordes de
Berlin
11/04/2018 |
Les Sacqueboutiers
Choeur de l'Université
Jean-Jaurès
Palladia Tolosa
08 et 10/04/2018 |
Orchestre d'Harmonie
de Quint-Fonsegrives
David Minetti, direction
09/04/2018 |
Orchestre du Capitole
Jeff Mills, Lost in Space
Christophe Mangou, dir.
05, 06, 07/04/2018 |
Grands Interprètes
Orchestre Philharmonique
de Radio France
Hartmut Haenchen, dir.
30/03/2018 |
Orchestre Les Passions
Jean-Marc Andrieu, dir.
Vent des Royaumes
29/03/2018 |
Grands Interprètes
Edgar Moreau, violoncelle
David Kadouch, piano
19/03/2018 |
Maîtrise de Toulouse
Mark Opstad, direction
Lux : Soleil et étoiles
17/03/2018 |
Grands Interprètes
Ensemble Pygmalion
Raphaël Pichon, direction
14/03/2018 |
Odyssud
Orchestre Les Passions
Jean-Marc Andrieu, dir.
Magali Léger, soprano
Paulin Bündgen,
contre-ténor
13/03/2018 |
Grands Interprètes
B'Rock Orchestra
René Jacobs, direction
Robin Johannsen, soprano
08/03/2018 |
Orchestre du Capitole
Tugan Sokhiev, direction
Vadim Repin, violon
05/03/2018 |
Musika Orchestra
Academy
Pierre Bleuse, direction
Béatrice Uria-Monzon,
mezzo-soprano
04/03/2018 |
Saison Bleue de Toulouse
David Grimal, violon
Anne Gastinel, violoncelle
Philippe Cassard , piano
27/02/2018 |
Clefs de Saint-Pierre
Impressionnismes
26/02/2018 |
Orchestre du Capitole
Andris Poga , dir.
Andreï Korobeinikov, piano
23/02/2018 |
Orchestre du Capitole
Thomas Søndergård, dir.
Josef Špaček, violon
15/02/2018 |
Arts Renaissants
Jean Rondeau, clavecin
Dynastie
14/02/2018 |
Orchestre de Chambre
de Toulouse
Gilles Colliard, violon et
direction,
Thierry Huillet, piano
09/02/2018 |
Théâtre du Capitole
Les éléments
Ars Nova
08/02/2018 |
Orchestre du Capitole
Klaus Mäkelä, direction
03/02/2018 |
Arts Renaissants
Alexandre Tharaud, piano
Jean-Guihen Queyras,
violoncelle
31/01/2018 |
Clefs de Saint-Pierre
Les années trente
22/01/2018 |
Grands Interprètes
Daniel Barenboim, piano
15/01/2018 |
Orchestre du Capitole
Tugan Sokhiev, direction
Daniel Lozakovich, violon
12/01/2018 |
Orchestre du Capitole
Tugan Sokhiev, direction
Elisabeth Leonskaja, piano
06/01/2018 |
Orchestre du Capitole
Tugan Sokhiev, direction
Concert du Nouvel An
30/12/2017 |
Arts Renaissants
Stile Antico
13/12/2017 |
Orchestre du Capitole
Tugan Sokhiev, direction
Vladimir Spivakov, violon
08/12/2017 |
Philharmonie de Paris
Orchestre Métropolitain
de Montréal
Yannick Nézet-Séguin, dir.
03/12/2017 |
Grands Interprètes
Chamber Orchestra of
Europe
Nicholas Collon, direction
Renaud Capuçon, violon
02/12/2017 |
Orchestre du Capitole
Andris Poga, direction
Bertrand Chamayou, piano
01/12/2017 |
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Concerts / Orchestre national du Capitole, direction Christophe Mangou
Jeff Mills - Lost in Space - 5, 6, 7 avril 2018
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CRITIQUE
La rencontre du 4ème type
Jeff Mills, de retour à Toulouse, retrouve l’Orchestre national du Capitole, sous la direction de Christophe Mangou, compagnon de route de l’inclassable DJ, pour un nouveau projet aux dimensions extragalactiques. L’événement bouleverse les codes, repousse très loin les limites du possible, mêle avec virtuosité le visuel au musical, le rêve à l’imagination. Avec sa nouvelle invention, sorte d’OMNI (objet musical non identifiable) intitulé Lost in Space (Perdu dans l’Espace), Jeff Mills franchit de nouvelles limites, bien au-delà de celles qu’il avait atteintes lors de son précédent concert toulousain, Light from the Outside World, en décembre 2016.
Lost in Space, objet d’une commande de l’Orchestre national du Capitole, est créé à la Halle aux Grains de Toulouse au cours de trois représentations, les 5, 6 et 7 avril. Dès le 5 avril, la fascination l’emporte sur tout autre sentiment. Il faut préciser que le compositeur, Jeff Mills lui-même, a su s’entourer de talents complémentaires aux ressources illimitées. Le musicien et compositeur Sylvain Griotto est chargé des arrangements, le joueur de tabla Prabhu Edouard balise l’œuvre de ses interventions déterminantes, Christophe Mangou, enfin, réalise la synthèse musicale à la tête d’un orchestre dont les membres se plient avec précision et passion à toutes les exigences d’une partition nouvelle, originale, a priori éloignée du répertoire habituel de la formation. La parfaite synchronisation de tous les éléments sonores, des instruments aux platines du DJ, manipulées avec science par Jeff Mills lui-même, passe par le signal commun que le chef reçoit par l’intermédiaire du casque vissé sur ses oreilles.
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Jeff Mills
aux "manettes" - Photo Patrice Nin - |
Le contrepoint visuel de l’œuvre musicale est l’objet de tout autant de soins et de savoir-faire. Yves Pépin, chargé de la scénographie et de la mise en lumière, est rejoint par Frédéric Fayard, pour la mise en œuvre de la lumière et Claude Lifante, le maître du laser. Cette équipe valeureuse conçoit une véritable partition visuelle et lumineuse qui accompagne fidèlement tout le déroulement de la partition musicale. Celle-ci obéit d’ailleurs à un canevas précis qui comporte neuf étapes enchaînées. De l’introduction suggestive intitulée « Entering the black hole » à l’incroyable final « Mysterious signals » l’esprit chemine d’un événement à l’autre, de découverte en découverte comme le personnage évoqué par Baudelaire dans son énigmatique poème Correspondances :
« L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers. »
La partition lumineuse se révèle structurée sur mesure. En effet, toutes les images projetées respectent l’architecture de ce lieu particulier qu’est la Halle aux Grains, évitent tout éblouissement du public, s’appuient sur les piliers et les tabliers des balcons, jusqu’aux limites supérieures. Cette vie lumineuse emprunte toutes les structures possibles. Du trait de laser infiniment fin, au faisceau composé, des nappes de couleurs, aux trajectoires qu’une main invisible semble tracer, les effets s’avèrent stupéfiants, soutenant, accompagnant fidèlement le déroulement la musique. De l’explosion de « Crashing of two planets » aux impressionnants « Cosmic mirages », l’esprit reste en alerte : l’œil écoute, l’oreille observe. |

L'Orchestre national du Capitole, dirigé par Christophe Mangou. A gauche, Prabhu Edouard (tunique jaune), à droite Jeff Mills - Photo Patrice Nin - |
Le compositeur ne se prive pas de quelques clins d’œil à l’égard du grand répertoire musical. Comme en hommage à Johann Strauss et son intervention involontaire dans le film mythique 2001 Odyssée de l’espace, des bribes du Beau Danube bleu, fragmentées, transposées, viennent pimenter le déroulement de l’œuvre. Puis ce sont quelques notes de piano de Chopin. Les cuivres semblent évoquer de manière subliminale, le prélude de L’Or du Rhin de Wagner, alors que les premières notes de l’ouverture des Noces de Figaro, de Mozart, sont interrompues par le fameux Pom-pom-pom-pom de la Cinquième symphonie de Beethoven. Autant de références que le compositeur ne se prive pas de distordre ou de disperser. Ces « citations », habilement modifiées, s’intègrent parfaitement au continuum musical qui associe de manière indissoluble le jeu instrumental au traitement électronique maîtrisé par Jeff Mills. Il est en effet impossible de distinguer l’un de l’autre tant la fusion sonore s'effectue sans couture…
Le final du spectacle se réduit peu à peu au duo entre Jeff Mills aux platines et Prabhu Edouard aux multiples percussions du tabla, auquel il superpose sa propre voix. Au cours de ce dialogue, les musiciens de l’orchestre s’effacent peu à peu, éteignant une à une les lumières de leurs pupitres. Serait-ce une subtile allusion au final de la Symphonie Les Adieux, de Joseph Haydn, au cours duquel les musiciens quittent un a un leur pupitre ? Le glissement progressif vers le silence s’avère en tout cas très révélateur de la volonté du compositeur d’évoquer l’infini…
La conclusion de cette fascinante exploration spatiale ne déclenche l’ovation attendue qu’après un long silence respecté par l’ensemble du public. La réussite indéniable de cette création promet une belle carrière à Lost in Space.
Serge Chauzy
Article mis en ligne le 6 avril 2018 |
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infos |
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Détail des informations, s’adresser à :
Orchestre National du Capitole de Toulouse
- Service location
BP 41408 – 31014
Toulouse Cedex 6.
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Les saisons musicales
lyrique et
chorégraphique
toulousaines
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2017-2018 |
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